| Chaque 
                      mois, nous sélectionnons un article que nous mettons 
                      en ligne.
 Cet article a été publié au numéro 
                      145 de juin 2005 dans la rubrique "les réponses 
                      des ministres aux questions des parlementaires". 
                      Nous opérons une sélection de ces questions 
                      au journal officiel et en réalisons un commentaire 
                      lorsque cela se justifie
 
 Question. - M. René Beaumont appelle 
                      l'attention de M. le ministre de l'emploi, du travail et 
                      de la cohésion sociale sur le cas d'une association 
                      qui après avoir recruté un salarié 
                      dans le cadre des emplois jeunes et après lui avoir 
                      donné la formation requise en matière d'éducation 
                      pour la santé a opté en 2002 pour le dispositif 
                      " convention pluriannuelle " lui permettant de 
                      bénéficier de l'aide à taux dégressif 
                      sur une période supplémentaire de trois ans. 
                      Ce choix avait été accepté en son temps 
                      par la direction du travail et de la formation professionnelle. 
                      Or, à l'automne 2004, cette disposition a été 
                      supprimée et la DDTEFP 71 propose à cette 
                      association le passage à la solution dite " 
                      épargne consolidée " à la condition 
                      que celle-ci rembourse les aides perçues en 2004, 
                      alors qu'elle n'avait rien perçu au premier trimestre 
                      2005. Il semblerait que la DDTE aurait des services, des 
                      instructions interdisant de donner suite aux demandes de 
                      passage à l'épargne consolidée pour 
                      les associations qui avaient précédemment 
                      opté pour la convention pluriannuelle. C'est pourquoi 
                      il lui demande de bien vouloir lui préciser les conditions 
                      exactes dans lesquelles l'État a prévu le 
                      " recalage " avec le dispositif " emploi 
                      jeune " et quelles mesures l'État compte prendre 
                      pour tenir ses engagements à l'égard des associations 
                      concernées. Question transmise à M. le secrétaire 
                      d'État à l'insertion professionnelle des jeunes.
 
 Réponse.  (1) 
                      L'attention du Gouvernement est appelée sur la suppression 
                      du dispositif " nouveaux services-emplois jeunes ", 
                      notamment eu égard aux inquiétudes exprimées 
                      par certaines associations employeurs d'emplois jeunes. 
                      Le Gouvernement a décidé de ne pas reconduire 
                      un programme aujourd'hui achevé, qui grève 
                      lourdement le budget de l'État pour des résultats 
                      qui ne sont pas à la mesure des financements engagés. 
                      Ce programme n'a pas tenu ses objectifs de création 
                      d'emplois : l'objectif était de 700 000 emplois, 
                      dont la moitié dans le secteur marchand ; seuls 220 
                      000 postes ont été créés et 
                      la majorité l'ont été dans le secteur 
                      non marchand. Ensuite, le dispositif n'a pas profité 
                      aux jeunes le plus en difficulté : 82 % des jeunes 
                      recrutés ont au moins le niveau bac, et près 
                      de 45 % un niveau bac + 2 ou au-delà. Enfin, le programme 
                      est resté tourné vers le secteur non marchand, 
                      ce qui a entraîné le développement de 
                      services souvent difficiles à financer. Ce choix 
                      n'a pas permis de créer et de stabiliser des emplois. 
                      Depuis sa création par la loi du 16 octobre 1997 
                      et jusqu'à son échéance en fin 2007, 
                      le programme " nouveaux services-emplois jeunes " 
                      aura coûté plus de 20 milliards d'euros, dépense 
                      inscrite dans sa totalité sur le budget de l'État. 
                      Pour autant, il n'est pas souhaitable que certaines associations, 
                      rendant un véritable service d'utilité publique 
                      et capables de trouver à terme les relais financiers 
                      nécessaires, soient mises, du jour au lendemain, 
                      en situation d'extrême fragilité et contraintes 
                      de se séparer de jeunes qui leur ont permis de remplir 
                      leur mission. Le Gouvernement a donc décidé 
                      de permettre aux structures qui perdent le bénéfice 
                      du dispositif " emplois jeunes " de maintenir 
                      le poste, à titre dérogatoire, dans le cadre 
                      d un contrat initiative emploi (CIE), à partir du 
                      moment où le jeune est en contrat à durée 
                      déterminée (CDD). Cette ouverture du CIE a 
                      le double avantage de permettre, d'une part, au jeune de 
                      rester en poste, tout en bénéficiant d'un 
                      contrat à durée indéterminée 
                      (CDI), d'autre part, à l'employeur de bénéficier 
                      d'une aide relais pour examiner les possibilités 
                      alternatives financement. Il sera également proposé 
                      un accompagnement personnalisé assuré par 
                      l'ANPE aux jeunes issus des postes créés par 
                      les ministères fortement impliqués dans le 
                      dispositif (éducation nationale essentiellement), 
                      les établissements publics ou les collectivités 
                      territoriales. En outre, les collectivités territoriales 
                      ont la possibilité de mettre en uvre rapidement 
                      les contrats d'avenir pour pallier le départ de certains 
                      emplois jeunes. Elles pourront, si tel est leur souhait, 
                      bénéficier de l'aide des dispositifs locaux 
                      d'accompagnement (DLA) pour les aider à passer, le 
                      plus facilement possible, d'un dispositif à un autre. 
                      Enfin, 1appui accordé aux employeurs concernés 
                      par les dispositifs d'épargne consolidée et 
                      de convention pluriannuelle signées avant le 31 décembre 
                      2004 est renforcé dans le cadre des DLA.
 
 Commentaire : il nous semble utile de rappeler 
                      que le dispositif " emploi jeune ", comme les 
                      dispositifs relatifs au contrat initiative emploi, nétait 
                      aucunement réservé aux associations selon 
                      la loi de 1901, mais aux entreprises à but non lucratif, 
                      ainsi quaux entreprises titulaires dune mission 
                      de service public. Ce qui exclut en principe les associations 
                      gestionnaires dentreprises de spectacles sauf à 
                      ce quelles soient titulaires dune mission de 
                      service public, mais intègre des entreprises à 
                      statut commercial (SA ou SARL) quant elles sont titulaires 
                      dune mission de service public, notamment dans le 
                      cadre dune délégation de service public.
 
 Cette distinction est importante puisque le contrat emploi 
                      jeune était un contrat à durée déterminée 
                      de 5 ans dérogatoire au droit commun. Les salariés 
                      en fin de contrat qui ont de fait été embauchés 
                      dans le cadre dune association à but lucratif 
                      non titulaire dune mission de service public peuvent 
                      donc en cas non-maintien de lemploi demander la requalification 
                      de leur contrat en contrat à durée indéterminée 
                      de droit commun, demander des arriérés de 
                      salaire correspondant aux minimum syndical et considérer 
                      que la fin du contrat est constitutive dun licenciement 
                      sans cause réelle et sérieuse.
 Les entreprises de spectacle qui ne conservent pas les salariés 
                      engagés sur " contrat emploi jeune " à 
                      lissue des cinq années du contrat doivent savoir 
                      à quoi ce mécanisme les expose.
 
 Il nous semble dailleurs que la responsabilité 
                      du ministère de la culture qui a largement contribué 
                      à lutilisation et à la promotion de 
                      ces contrats dans les entreprises de spectacle pourrait 
                      dailleurs être recherchée.
 
 (1) QS 31 mai 2005 p. 1574.
 
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