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mois, nous sélectionnons un article que nous mettons
en ligne
Cet article a été publié au numéro
140 de janvier 2005
L’expérience ne profite jamais. Après
le Diplôme d’Etat de danse, qui en l’espace
de 10 ans a largement laminé la danse française
en uniformisant les pratiques artistiques, au seul bénéfice
des fonctionnaires du ministère de la culture qui
ont multiplié leurs agents, leurs budgets et leurs
prérogatives, le ministère de la culture crée
le diplôme d’Etat de professeur de théâtre
(1). Il est vrai que les fonds de commerce appropriés
par les inspecteurs du ministère de la culture en
charge de la création du diplôme d’État
de danse ont de quoi faire des envieux.
Que l’État se charge des diplômes nécessaires
à l’enseignement dans les écoles publiques,
quoi de plus normal. Le Certificat d’Aptitude a été
créé pour cela. Qu’il surveille éventuellement
l’utilisation des titres en usage dans l’enseignement
privé, c’est également une mission de
l’état qui n’est d’ailleurs absolument
pas exercée. Mais en créant un diplôme
d’État dans un domaine où devraient en
principe régner la plus grande diversité et
la possibilité de toutes les expériences artistiques,
nous pensons que l’état sort alors de son rôle.
La pratique montre que la création de ces diplômes
d’Etat ne sert qu’à mettre en place des
rentes de situations et développer le clientélisme.
En effet, les parents des élèves qui ne connaissent
pas le ministère de la culture et s’imaginent
qu’il s’agit d’une administration comme une
autre seront enclins à diriger leurs enfants vers
les enseignants titulaires de ces diplômes, lesquels
ont le formatage " ministère de la culture ", au détriment des autres qui auront choisis
l’indépendance et la liberté d’esprit.
Comme pour le diplôme d’état de danse,
il convient d’espérer que Cuba et Pékin
aient également pensé à mettre en place
ce type de formation afin que le Diplôme d’Etat
français d’enseignement du théâtre
puisse se confronter à ses équivalents. Au
moins ce diplôme d’État n’a pas été
déclaré obligatoire. Mais avec le temps, le
résultat risque d’être le même.
Tout cela est bien triste.
(1) Décret n° 2005-14 du
3 janvier 2005 portant création du Diplôme
d’Etat d’enseignement du théâtre.
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