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mois, l'essentiel de l'actualité du droit et de la
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Gestion
des services dordre :
peut-on recourir à des prestataires de service |
Cet
article a été publié dans le numéro
n° 127 de novembre 2003
La cour de cassation a précisé que le fait
de recourir à des services dordre par lintermédiaire
dune entreprise tierce peut-être considéré
comme un prêt de main duvre illicite.
Ce délit sapplique aux entreprises privées,
ainsi quaux établissements publics industriels
et commerciaux qui ont recours au personnel dune entreprise
extérieure pour assurer leur service dordre
(1). Il nous semble cependant que
ce délit peut désormais être mis en
échec par le rétablissement de la présomption
de non-salariat par la loi pour linitiative économique
daoût 2003 (2) et quil
devient donc à nouveau possible de faire assurer
le service dordre des spectacles et événement
par des entreprises de prestation de service.
La position actuelle de la jurisprudence
Dans larrêt précité, la Cour de
cassation précise que le délit de prêt
de main duvre illicite est applicable à
un établissement public administratif qui a recours,
par le biais dun marché public, au personnel
dune entreprise extérieure pour son service
dordre. Cette décision concernait le Centre
National dArt et de Culture Georges POMPIDOU (Beaubourg).
Dès lors que les salariés de cette entreprise
de sécurité étaient occupés
aux mêmes tâches que les agents spécialisés
de lEPA, avec le même encadrement, le même
matériel et selon les mêmes horaires, le délit
de prêt de main duvre était constitué.
Ainsi, il faudrait que lentreprise qui a besoin de
personnel pour assurer le service dordre ait recours
à une entreprise de travail temporaire ou le salarie
directement.
Une évolution heureuse
Cette jurisprudence de la Cour de cassation nous semble
devoir être battue en brèche par les nouvelles
dispositions légales issues de la loi pour linitiative
économique du 1er août 2003. Ce nest
pas si souvent que des dispositions nouvelles améliorent
le droit et apportent des simplifications.
La loi pour linitiative économique rétablit
en effet la présomption de non salariat (3).
Nous ne sommes pas certain que le législateur ait
réellement eu conscience de lensemble des incidences
possibles de ce texte vis-à-vis dautres dispositions
légales et réglementaires.
Ainsi, la présomption de non salariat a des incidences
au regard de la réglementation sur le prêt
de main duvre. Il nous semble en effet quelle
supprime dans de nombreux cas le délit de prêt
de main duvre illicite.
Le prêt de main duvre par une entreprise
à une autre entreprise est illicite dès lors
quil est conclu moyennant une rémunération
(4). Les salariés ne disposent
pas en effet des protections et avantages sociaux correspondant
à leur emploi.
Le prêt de main duvre nest donc
possible que dans le cadre des dispositions relatives au
travail temporaire (5).
La Cour de cassation précise que le transfert du
lien de subordination transforme ce qui paraît être
un contrat dentreprise en un prêt de main duvre
(6). Ainsi, le prêt de main duvre
se caractérise par le transfert du lien de subordination
des employés dune entreprise à une autre
entreprise. Effectivement en matière de service dordre
de spectacle, le service dordre se place sous la subordination
du producteur de spectacle.
Or, si lentreprise de sécurité qui met
à disposition du personnel de service dordre
est régulièrement inscrite au registre du
commerce, la présomption de non salariat qui en résulte
ne peut être renversée que lorsque la personne
aura fourni des prestations à un donneur douvrage,
directement ou par personne interposée, dans des
conditions qui la place dans un lien de subordination juridique
permanente à légard de celui-ci.
Avec le rétablissement de la présomption de
non-salariat, pour accuser une entreprise de prêt
de main duvre illicite, il faudra démontrer
que le personnel aurait dû être salarié
de lentreprise de spectacle ou de linstitution
ayant recours au service dordre, ce qui nécessite
de démontrer lexistence dun lien de subordination
permanente entre la personne " prêtée
" et le " nouvel employeur ".
Cette obligation de longévité du lien de subordination
peut seule contrer la présomption de non salariat
qui résultera du fait que lentreprise de sécurité
aura en principe un numéro dinscription au
registre du commerce.
Les entreprises qui recourent de façon non permanente
à des prestations dentreprises de service dordre
régulièrement immatriculées nencourent
donc aucun risque de requalification et nencourent
plus désormais le risque du délit de prêt
de main duvre illicite.
(1) Cass. crime. 30 septembre 2003,
n° 02-85022
(2) Loi n° 2002-721 du 1er août
2003 pour linitiative économique, article 23,
JORF du 5 août 2003, p. 13449 ; La lettre de Nodula
octobre 2003 p. 961.
(3) Voir sur cette question notre article
dans La Lettre de Nodula n° 126, p. 961.
(4) Soc. 4 avril 1990
(5) Larticle L. 125-3 du code
du travail dispose que : " Toute opération à
but lucratif ayant pour objet exclusif le prêt de
main duvre est interdite sous peine des sanctions
prévues à larticle L. 152-3 dès
lors quelle nest pas effectuée dans le
cadre des dispositions du livre 1er, titre II, chapitre
IV du présent code relatives au travail temporaire.
"
(6) Cass. soc. 25 septembre 1990, n°
88-19856.
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