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Chaque mois, l'essentiel de l'actualité du droit et de la gestion de la création artistique
  
XII
Les perles des rapports de la
Cour de Comptes


ou la recette du scandale à l’étouffée


Tout le monde connaît l'existence du rapport annuel de la Cour des Comptes.

Sur un ton feutré, engoncé dans le devoir de réserve, ce rapport dénonce pudiquement des choses énormes sur lesquelles on s'émeut lorsqu'elles sont divulguées par la presse et dont on n'entend ensuite plus jamais parler.

Ce rapport a pour objet d'exposer aux plus hautes autorités de l'État les principaux résultats de ses travaux sur l'année écoulée. La Cour sélectionne elle-même les sujets qui, en raison de leur caractère exemplaire, lui semblent comporter des enseignements importants pour la conduite de la gestion publique et dont la gravité justifie qu'ils soient portés à la connaissance de l'opinion.

Alors que les autres ministères ne sont épinglés qu’épisodiquement par cette juridiction, celui de la culture est toujours présent et souvent sur plusieurs sujets.

Quelques exemples extraits du rapport 1997 :

Le Centre National des Arts Plastiques ne sert à rien


Le CNAP est chargé, dans le domaine des arts plastiques, de favoriser la création artistique, de développer la commande publique, d'assurer la préservation des métiers d'art et de contribuer à l'élaboration des dispositions juridiques et sociales relatives à la création, à l'enseignement, à la formation et à la recherche.

Il a vocation à acquérir, pour le compte de l'État, des œuvres d'art contemporain et assurer la conservation et la gestion des collections inscrites sur les inventaires du Mobilier national et du Fonds national d'art contemporain.

Pour faire bonne mesure, le délégué aux arts plastiques est en même temps président du CNAP.

La Cour des Comptes s'interroge sur l'intérêt de prolonger l'existence d'une institution dont les dépenses de fonctionnement, qui n'émanent même pas de moyens propres, ont progressé alors même que ses interventions sont en régression.

Au total, le Centre national des arts plastiques apparaît comme un ensemble complexe et mal ordonné, dont les coûts sont sans rapport avec sa valeur ajoutée.

En réponse aux questions de la Cour des Comptes qui avait déjà fait un rapport sur cet organisme en 1995, le ministère de la culture s'était engagé à mener une réforme reposant sur la dissolution du CNAP, le regroupement naturel de ses composantes par activités, et la redéfinition de la tutelle exercée par la délégation. La cour a pris acte de ses intentions, mais constate dans son rapport de 1997 " qu'elles se sont modestement limitées à ce jour au rattachement de l'institut français de restauration des œuvres d'art (IFROA) à l'école du patrimoine " .

Les collections du Fonds National d'Art Contemporain (FNAC) :

Le FNAC assure pour le compte de l'État l'acquisition, la conservation et la mise en dépôt d'œuvres d'art dans les domaines de la peinture, de la sculpture, des arts graphiques, de la photographie et des arts décoratifs. Ses collections comportent environ 66 000 œuvres acquises depuis 1878. Les plus importantes se trouvent dans les musées, notamment au Musée national d'art moderne.
La Cour des Comptes a observé que le suivi des dépôts était peu fiable, tout comme les fichiers du FNAC, en retard de mise à jour.

Le contrôle des œuvres déposées est quasi inexistant. Un seul agent contractuel a la charge de s'assurer de la présence et du bon état de 43 700 œuvres réparties auprès de 355 dépositaires en région parisienne, 2 000 en province et 180 à l'étranger...

Jusqu'ici, aucun corps d'inspection au ministère de la culture n'assume la tâche, pourtant essentielle, du contrôle des œuvres d'art contemporain appartenant à l'État .

La Cour des Comptes note qu'en 1984, en réponse à ses observations insérées au rapport public, le ministère de la culture avait indiqué qu'il comptait " prendre toutes dispositions, tant au niveau de ses propres services qu'en ce qui concerne les dépositaires extérieurs, pour que les règles applicables à la surveillance des meubles et objets mis en dépôt soient rigoureusement appliquées ". Toutefois, la Cour constate dans son rapport de 1997 que ces intentions n'ont pas été suivies d'effet, au Mobilier national comme au FNAC.

Le Mobilier national

Le Mobilier national est l'héritier du garde meuble de la Couronne fondé par Colbert en 1663. Il a pour tâche d'assurer l'ameublement des résidences présidentielles et de leurs établissements annexes, d’assurer l'aménagement des locaux affectés à l'Assemblée Nationale et au Sénat réunis en congrès, de procéder à l'inspection du mobilier déposé par décision du ministre de la culture dans les immeubles affectés au service public et de veiller à l'entretien des objets inscrits à ses inventaires.

L'administrateur du Mobilier national veille en outre à l'activité des manufactures de l'État (hormis celle de Sèvres) et à la conservation de plus de 200 000 objets dont 36 000 en réserve.

D'après le rapport de la Cour des Comptes " L'état de ses réserves et de ses inventaires est alarmant : le personnel est sous encadré ; les magasins, dispersés en sept sites, sont dans un grand désordre, encombrés de nombreux objets endommagés et hétéroclites; les agents ne disposent pas de moyens informa-tiques ni d'appareils de manutention adaptés; les réserves ne correspondent guère aux impératifs de sécurité et de conservation. En attente de restauration depuis longtemps faute de moyens, de grands tapis ou des tapisseries anciens sont roulés, voir même pliés à même le sol de béton. Les inventaires sont partiels, encombrés d'articles banals, entachés d'erreurs. Les procédures d'entrée et de sortie des magasins sont inadaptées et mal suivies. De nombreuses personnes ont accès aux réserves sans que la liste soit établie ".

Le ministère de la culture, un ministère qui a le sens de l’amitié !

Alors que les dispositions du décret de 1980 prévoient que les dépôts sont limités aux pièces de réceptions officielles, aux bureaux personnels des membres du gouvernement et de leurs directeurs de cabinet, le Mobilier national a meublé ou équipé près de 250 logements de fonction d’autorités non ministérielles, voir de personnes qui ne relèvent même pas de l’État.
La Cour a également recensé environ 70 institutions publiques ou privées ayant bénéficié de dépôts sans justification réglementaire dont : la fondation France - Liberté (Danielle MITTERRAND), la Société des Gens de Lettres, (société civile d’auteur liée à la SACEM), la Fédération de l’Éducation Nationale, le Théâtre de Saint-Lô ou le foyer des lycéens de la rue Blanche (ce lycée a longtemps eu comme proviseur Monsieur Pierre ROUDY, mari de la ministre du même nom, lequel a également longtemps exercé des responsabilités à la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, autre société sœur de la SACEM), ainsi que la fondation VASARELY (qui a d’ailleurs déposé son bilan suite à sa mauvaise gestion par le doyen de la faculté de droit d’Aix-Marseille, Charles DEBBASCH et l’absence de contrôle du ministère de la culture).

Alors que l'article 2 du décret du 23/02/1980 stipule que " seuls les meubles et objets fabriqués postérieurement à 1800 peuvent faire l'objet d'une mise en dépôt". La Cour a noté que l'on dénombrait en avril 1995, 1 256 dépôts se rapportant à du mobilier antérieur à cette date, dont 210 effectués après 1980. Pour la seule administration centrale du ministère de la culture, située rue de Valois, on trouve 8 tables, secrétaires et bureaux, 4 sièges et 3 commodes d'époque Louis XVI ainsi que 2 tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle. La plupart de ces meubles étant placés ailleurs que dans le bureau du ministre. L’Ordre des Avocats au Barreau de Paris ne respecte pas d’avantage le droit puisqu’il a bénéficié d’un dépôt illégal de 3 tapisseries des Gobelins des XVII et XVIIIème siècles pour la somptueuse Maison de l’Avocat de la place Dauphine.
Les ministères et services rattachés au Premier ministre détiennent quelque 280 pièces antérieures à 1 800, parfois fort anciennes et de grande valeur, bon nombre d'entre elles étant placées dans le bureau d'autorités " non ministérielles. "

Théoriquement, les dépositaires de biens appartenant à l'État doivent adresser un bilan annuel au Mobilier national afin de permettre un contrôle régulier des dépôts. Ce qui n'est fait que dans 40% des cas.

La Cour déplore que, faute d'une autorité suffisante, le Mobilier national ne puisse obtenir le retour d'objets nécessitant une restauration ou soit privé de moyens d'action en cas de perte de ceux-ci. Les inspections auprès des dépositaires ne sont pas effectuées régulièrement par le Mobilier national, en raison du peu de moyens qu'il peut y consacrer (6 inspecteurs font environ 10 visites par an). De plus certains services s'y opposent ou n'acceptent qu'avec réticence. Depuis 1982, il n'a pas été possible d'obtenir par exemple une inspection à la mairie de Paris.

Le 24 juin 1996, une circulaire du Premier ministre a rappelé les obligations des dépositaires de meubles et d'œuvres d'art des collections nationales - musées nationaux, Fonds national d'art contemporain et Mobilier national. Il est prévu que le Mobilier national centralise l'ensemble des procédures de mise en dépôt d'œuvres dans les administrations et qu'une convention de dépôt sera signée entre le ministère de la culture et l'administration dépositaire. La Cour, dans son rapport " prend acte de ces décisions, dont les conséquences ne peuvent encore être évaluées mais qui traduisent la prise de conscience par les pouvoirs publics de la situation préoccupante du patrimoine artistique mobilier de l'État mais souligne la nécessité de renforcer l'autorité et les moyens de ce service ".

La gestion de la Réunion des Musées Nationaux ( RMN)


Les musées nationaux ont eu le rare privilège de bénéficier de la publication d’un rapport spécial de la Cour des Comptes en février 1997.

Au cours des deux dernières décennies, ils ont connu un essor sans précédent et représentent l'un des piliers de l'innovation culturelle. Les musées ont cherché à développer les financements d'origine privée auprès d'associations amies ou de mécènes , en vue d'enrichir les collections et de soutenir leurs actions culturelles.

La mise à disposition privative d'espaces des musées au profit d'un bienfaiteur, particulier ou entreprise, qui y convie les invités de son choix à visiter les collections dans des conditions privilégiées, a fait l'objet d'analyses divergentes entre la Cour des Comptes, le ministère de la culture et les administrations des musées.

La direction des musées de France et la Réunion des musées nationaux (RMN) ont considéré jusqu'à présent que l'utilisation privative des salles des musées pouvait être qualifiée comme action de mécénat. Les sommes versées au musée n'étant pas proportionnelles au service rendu, paraissent en conséquence devoir s'analyser comme des dons pour l'essentiel de leur montant.

L'enjeu de la qualification

Cette qualification permet aux sociétés de déduire, dans certaines limites, du montant de leur bénéfice imposable les versements qu'elles ont effectués au profit d'œuvres ou d'organismes d'intérêt général. Par ailleurs, les dons bénéficient du même régime de faveur que les subventions au regard de la T.V.A.

Mais la qualification d’opération de mécénat permet surtout d’appliquer au personnel des musées un régime de rémunération plus favorable.
Pour la Cour des Comptes, il est clair qu'il s’agit de prestations commerciales
La Cour s'appuie sur une étude des activités des principaux musées tels que le Louvre, le château de Versailles, les musées Rodin et d'Orsay. Elle a pu remarquer que, depuis 1987, ces musées mettaient des espaces à la disposition de personnes privées, moyennant le versement, selon des tarifs préétablis, de sommes variant en fonction des temps d'utilisation et des espaces occupés de quelques dizaines à quelques centaines de milliers de francs. Des conventions de " mécénat " étaient conclues, selon lesquelles les occupants désireux de consentir un don d'un montant correspondant au tarif de mise à disposition des espaces, se voyaient accorder en contrepartie la possibilité d'utiliser certains espaces des musées à des fins privées.

Ainsi, les dépenses engagées par les entreprises ne sauraient constituer des dons dès lors que les sommes versées ont pour contrepartie directe l'utilisation des locaux de musées. La Cour conclut que, si la recherche par les musées de sources de financements privés paraît à bien des égards légitime et bénéfique pour le patrimoine muséographique, elle ne saurait être entreprise que dans un cadre respectueux des règles budgétaires, fiscales et comptables de la nation.

Une activité d'édition déficitaire


Le rapport de la Cour des Comptes analyse par ailleurs globalement la politique d’intervention de l’État dans le secteur des musées nationaux et des collections nationales d’œuvres d’art lors de ces dernières années. Le bilan qu’elle en tire est relativement édifiant. Ainsi, à titre d’exemple, le développement de services éditoriaux et commerciaux de la RMN avait pour but d’apporter de nouvelles recettes afin d’accroître les potentialités d’acquisition d’œuvres et d’organisation d’expositions. L’analyse des chiffres depuis 1984 montre que cette activité est globalement très déficitaire et coûte de l’argent au lieu d’en rapporter.

Ce constat est d'autant plus grave que l'exercice de cette activité d'édition nuit à des éditeurs privés qui étaient prêts à occuper le terrain sans que cela coûte un centime à l'état.

La politique du livre au ministère de la culture (Rapport 1996)

La direction du livre et de la lecture a été créée en 1975 au sein du ministère de la culture afin de définir et mettre en œuvre une politique du livre.

En l'absence d'une véritable cohérence et d'une répartition suffisamment claire des compétences entre la direction du livre et de la lecture et le Centre national du livre (CNL), les actions menées se sont, au cours des années 1992 à 1995, caractérisées par une excessive dispersion des formes d'aides, un manque de précision de leurs critères d'attribution, le défaut d'évaluation a posteriori de leurs effets, et parfois une confusion fâcheuse entre objectifs de services et intérêts privés. Quand ces aides ont été attribuées sous forme de prêts, les graves lacunes dans le suivi des remboursements de ces derniers se sont soldées par de lourdes pertes, de l'ordre de 10 millions de francs entre 1988 et 1994, alors qu'au 31 décembre 1994, le montant total des encours s'élevait à 110 millions de francs et que la moyenne des prêts sur la période atteignait 17,5 millions par an.

Enfin, qu'elles aient été conduites directement par le Centre National du Livre ou par l'intermédiaire d'associations subventionnées, ces actions se sont accompagnées d'un laxisme dans la gestion des moyens et d'une croissance des coûts de fonctionnement dans nombre de budgets d'intervention, qui ont réduit d'autant les ressources effectivement consacrées au redressement du secteur du livre.

À travers le contrôle de la direction du livre et de la lecture, du Centre national du livre et de cinq associations placées sous leur tutelle, la Cour a principalement examiné la politique du ministère de la culture relative à l'économie du livre.

Des constatations faites par la Cour, il ressort que, faute d'une véritable unité d'impulsion, l'État n'a pu définir une politique claire et a multiplié les formes d'aides. Une certaine confusion s'est parfois établie entre objectifs d'intérêt général et soutien d'activités commerciales privées, et la gestion des moyens d'intervention a été insuffisamment rigoureuse.

Une confusion est parfois apparue entre l'intérêt général et des intérêts privés. Certaines aides ont été détournées de leur finalité, ou parfois accordées à des organismes dont les représentants siégeaient dans des commissions d'attribution, ou encore ont abouti à la prise en charge par l'État du coût d’opérations étrangères à sa mission de service public.

Les exemples suivants illustrent bien la confusion des responsabilités publiques et privées dans les procédures d'attribution des aides :

- L'éditeur d'une " Histoire de la photographie " était membre de la commission " Arts ", qui eut à se prononcer en 1990-1991 sur une subvention exceptionnelle d'un million de francs accordée à la publication de l'ouvrage. Il est vrai que la décision avait été notifiée par le président du CNL au bénéficiaire avant même que cette commission ne se soit réunie.

- En 1992, un directeur de collection d'une importante maison d'édition obtint de la commission CNL dont il était président, la subvention de 183 000 F qu'il avait sollicitée et qui ne donna lieu qu'à une instruction sommaire.

- En 1993, cette même personne a obtenu une subvention du CNL de 1 110 000 F, en tant qu'auteur principal d'un important et prestigieux ouvrage collectif dont la réalisation ne dépendait certainement pas de l'aide publique.

- En 1992, deux ouvrages ont fait l'objet d'aides à la traduction pour des montants atteignant respectivement 93 000 F et 43 000 F alors que le directeur du livre et de la lecture en était coauteur.

La gestion du festival de musique et d'art lyrique d'Aix-en-Provence

Dans la fin des années 80, l'association qui organisait " le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence " s'est trouvée confrontée à de graves problèmes financiers en raison de difficultés de gestion et de la baisse de fréquentation du festival.

La municipalité d’Aix-en-Provence a crû devoir relancer cette manifestation en créant une Société d’Économie Mixte (SEM). Mais la création de la société, la SEMETA, en 1992, sans études préalables suffisantes, n'a rien résolu. La situation s'est même aggravée en raison de la poursuite des mêmes déficiences dans la gestion et de l'échec de la relance du festival.

La création de la société n'a été précédée d'aucune étude sur les carences passées, le devenir de l'association ou l'opportunité du choix d'une SEM pour la gestion du festival. Une étude a pourtant été commandée et payée 280 000 F par la commune à l'Agence Rhône-Alpes de Service aux Entreprises Culturelles (ARSEC), mais elle n'avait pour but que de définir les modalités pratiques de constitution de la SEM. On notera au passage le montant impressionnant de la facture payée à cette " association " créée à l’initiative du ministère de la culture, subventionnée et missionnée sans respect des règles des marchés publics au regard de l’étroitesse du sujet de l’étude...
Le fait de confier la gestion du festival à une SEM n'a rien changé. Les organes de direction et de contrôle de cette nouvelle structure n'ont pas exercé leur mission. Il y a donc eu persistance des déficiences en matière de gestion.
Le personnel de l'association a été repris par la nouvelle structure hormis le directeur général adjoint.

Le directeur de l'ARSEC qui venait de réaliser l’étude si largement rétribuée, a été ensuite recruté pour prendre en charge la gestion administrative de la SEM mais, moins de 18 mois plus tard, des divergences étant apparues, son contrat de travail a été rompu, assorti toutefois d'une indemnité correspondant à un an de salaire.

La Chambre régionale des comptes a également relevé que le fait que le directeur général du festival d’Aix soit également directeur de l'Opéra de Lyon a eu pour effet d'augmenter les dépenses du festival par la prise en charge de ses frais de séjour à Aix et par le recrutement d'un conseiller artistique permanent, recrutement que la ville et l'État n'avaient pourtant accepté qu'à titre temporaire.

En outre, aucun appui sur une structure existante n'a été ébauché pour tenter de réduire les coûts techniques, notamment les rémunérations des techniciens qui, dans certains cas, occupaient par ailleurs un emploi dans d'autres organismes publics.

La commune de Noisy-le-Grand (Seine Saint-Denis)
(Rapport 1995 )

En ayant démembré la gestion de certains de ses services au profit d'associations de la loi 1901, cette commune apporte un nouvel exemple des abus en ce domaine.

Examinant la gestion de la commune de Noisy-le-Grand, la Chambre régionale des comptes d'Ile de France a notamment établi que plusieurs associations satellites (dont l'association " Centre culturel Michel-Simon " et l'association " Michel-Simon Arts Production ") n'étaient en fait que des démembrements de l'administration communale, utilisés notamment pour allouer aux dirigeants ou à d'autres personnes des rémunérations irrégulières.

En effet, ces démembrements de l'administration communale ont permis au maire et à certains de ses collaborateurs de disposer de fonds communaux en s'affranchissant des règles et des contrôles.

La Cour a également fait état d'une gestion laxiste et de désordres comptables des deux associations précitées. La Chambre régionale des comptes a engagé des procédures de gestion de fait motivées par les opérations irrégulières effectuées sous le couvert des associations.

Les pouvoirs publics disposent donc bien des outils d’information et de contrôle à même de corriger les déviances, l’absence de réaction suite à ces rapports montre à quel point la culture est le pré carré des politiciens.

 

© Roland LIENHARDT - 1998

 
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